Belgique - Burkina Faso
Le 27 janvier 2017, le moulin solaire installé dans un petit bâtiment tout à côté de la cantine avait moulu ses premiers grains avec succès. Il devait servir aux besoins de la cantine scolaire, mais il était aussi essentiellement à la disposition des femmes du village pour leurs activités génératrices de revenus en compensation des services rendus pour la préparation et le service des repas à la cantine scolaire.
Cette acquisition avait été rendue possible grâce à la prise en charge financière totale de l’installation (moulin, bâtiment et installation photovoltaïque l’alimentant en électricité) par le Lion’s Club zone 31 Nord Luxembourg belge pour un montant de 4.500 €.
Mais hélas, depuis deux ans et demi, ce moulin a très peu fonctionné alors qu’il était en parfait état de marche. Les raisons avancées étaient diverses et assez confuses et relevaient plus de la crainte et de l’ignorance bien que des démonstrations et des formations avaient été réalisées à l’époque de la mise en service par l’installateur.
En juillet 2019, en vue de résoudre ce problème, des membres de l’ACPEA et trois femmes volontaires du village s’étaient rendu avec Paul Calus chez les sœurs de l’Immaculée Conception à Ouagadougou qui, en plus de leurs activités dans le domaine de l’éducation des jeunes filles, utilisent un moulin en tous points identique à celui de Pissi, ce qui leur procure des revenus supplémentaires pour soutenir leur mission d’enseignement.
La dynamique sœur Pascaline avait accueilli le groupe avec chaleur et, avec l’aide des opératrices locales, expliqua tout ce qu’il fallait savoir du fonctionnement et de l’entretien de la machine et la fit manipuler. Tout cela sans tarir d’éloges sur le moulin qui apporte tant à leur communauté et qui tourne pratiquement en permanence avec le généreux soleil du pays.
De retour au village et dans un premier temps, en concertation avec l’ACPEA, l’idée avait germé de faire appel aux sœurs de Ouagadoudou pour pouvoir organiser une formation plus poussée avec les femmes de Pissi et Issa Konseiga, qui pratique la meunerie, et qui est un des responsables de la coopérative Teel Taaba . Cette formation aurait pu se faire soit à Ouagadougou, soit à Pissi, avec le moulin même de la cantine. Mais, comme bien souvent au Burkina, les déplacements entre Pissi et la capitale restent un problème pour tous en l’absence d’un mode de transport rapide et collectif. Or, les femmes, qu’elles soient de Pissi ou de Ouaga, se déplacent à pied ou, au mieux avec une bicyclette bien souvent en très mauvais état.
Il a donc fallu s’orienter vers une autre solution, d’autant plus qu’un examen plus poussé du moulin a laissé voir qu’une pièce essentielle avait été endommagée, probablement lors d’une manipulation inappropriée due à la méconnaissance de l’utilisation.
Appel a donc été fait à Actualité Energie pour procéder au remplacement du bras/levier de soutien de l’axe des pierres (qui était tordu et ressoudé vaille que vaille) par un tout nouveau bras/levier. Cela a été réalisé par Bramane Nébié et ses techniciens fin novembre 2019. Des essais ont été immédiatement effectués et la farine qui sort du moulin depuis lors est des plus fines et des plus pures.
Vu l’utilisation du moulin qui s’accroît maintenant rapidement, un renforcement de la puissance électrique a aussi été envisagé en portant à dix le nombre de panneaux photovoltaïques placés sur une armature posée sur six piliers juste à côté du bâtiment du moulin.
Issa Konseiga est plus que jamais partant pour superviser l’utilisation du moulin par les femmes, dont deux qui s’étaient montrées très intéressées dès la fin novembre 2019: Souema Saphiato et Yova Kafando. Elles ont bénéficié d’une formation de plusieurs jours jusqu’à ce que le moulin puisse fonctionner en toute autonomie. D’autres femmes vont prochainement rejoindre le groupe et pouvoir aussi l’utiliser pour leurs besoins.